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Pendant son exil, Victor Hugo a écrit un texte, aussi extraordinaire que méconnu,
William Shakespeare

NOTE D’INTENTION
Ecriture et jeu


Mon axe, à travers ce spectacle, c’est dans un temps si diminuant pour l’homme, d’exprimer sa grandeur.

 

Et si j’ai choisi de l’exprimer à travers Victor Hugo, c’est que le poète est, selon lui, l’emblème de trois valeurs qui me sont chères et qui permettent la grandeur de l’homme : le combat, la création, et le possible.

 

Le combat car avec Hugo commence ce fléau moderne qu’est le nihilisme. L’homme rendu à l’homme par les Lumières voit sa raison vaciller face au mystère ; ce qui provoque le spleen dix-neuvièmiste. Or Hugo, à rebours de plusieurs de ses compères romantiques, choisit, même si c’est tragique, le devenir, le combat, la vie. Message on ne peut plus actuel.

 

La création car Hugo perçoit la poésie dans son impulsion fondamentale qui est l’impulsion antique dont elle provient : poiein, créer, faire. Et, par là, à travers la figure de son poète, encourage chacun à se créer de hautes illusions et de grands rêves pour dépasser le drame du néant et se passionner pour la vie.

Le possible, enfin, parce qu’il est la conclusion fatale et bénéfique du combat et de la création ; parce que plus l’on combat et plus l’on crée, plus on ouvre le champ du possible à l’homme, lui permettant de révéler sa volonté, son intelligence, son imagination, et de rêver à un avenir meilleur. Ce qui me paraît également un message non négligeable à notre époque désabusée.

 

Ajoutez à cela le style vertigineux, sidérant, prodigieux de Hugo (d’où le titre : Ecce Deus) que beaucoup découvriront ou redécouvriront (car le William Shakespeare, dont sont tirés la majeure partie des textes époustouflants du spectacle, est un livre méconnu), et vous obtenez cette chose si rare quand elle est véridique : l’envie. Hugo donne profondément envie. Envie de se battre, d’agir, de s’élever, d’y croire. Et qui ne sait pas que l’envie, au sens vertical du terme qui est celui d’Homère, est le combustible le plus formidable du monde ?

 

Ce poète a créé une civilisation à travers elle.

Jean-Baptiste Ponsot

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